TradeMark Africa
Growing Prosperity Through Trade

TradeMark Africa

Dans les nouvelles règles commerciales liées au climat, la conformité et la traçabilité qui accompagnent les marchandises ouvrent les marchés et réduisent les émissions.

October 3, 2025

Un panel de haut niveau, intitulé « Réformer les cadres commerciaux et d’investissement pour soutenir la résilience économique et climatique en Afrique », réuni lors du Sommet africain sur le climat le 9 septembre 2025, a délivré un message clair aux conséquences considérables pour les exportateurs, les consommateurs et les investisseurs à travers le continent. Si l’Afrique harmonise ses réglementations, met en place des infrastructures numériques fiables et mobilise des capitaux à grande échelle, le continent pourra accroître ses échanges commerciaux à moindre coût et avec une empreinte carbone réduite.

David Beer, Directeur général de TradeMark Africa (TMA), a fait valoir que la compétitivité de l’Afrique dépend désormais de systèmes commerciaux riches en données et à faible émission de carbone, où la conformité réduit les coûts et où une logistique propre peut devenir un avantage plutôt qu’un fardeau. Il a souligné que les mesures liées au climat, telles que le règlement de l’UE sur la déforestation (EUDR) et le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM), sont déjà en train de remodeler l’accès au marché. Le risque immédiat pour de nombreux exportateurs africains n’est pas tant les droits de douane à la frontière que l’absence de données dans les exploitations agricoles, les usines, les entrepôts ou les ports. Sans traçabilité vérifiable, sans chiffres sur les émissions au niveau des usines et sans preuve de la chaîne de contrôle (trace vérifiable indiquant exactement d’où provient un produit et chaque transfert qu’il a subi), l’accès au marché devient plus difficile et plus coûteux. Considérer la conformité comme un facteur de compétitivité transforme la politique climatique d’un risque en une opportunité, en particulier lorsque les chaînes de grande valeur s’orientent vers une logistique plus propre et que des données fiables accompagnent les expéditions.

Les participants à la table ronde ont apporté des points de vue complémentaires à la discussion, soulignant que les décisions prises aujourd’hui détermineront les coûts et les opportunités pour la prochaine décennie et au-delà. Ils ont fait valoir que les capitaux afflueront lorsque les règles seront prévisibles et que les mesures seront intégrées (le suivi et la vérification étant intégrés dans les règles, les systèmes et les opérations commerciales quotidiennes), appelant à passer de projets isolés à des accords à l’échelle des corridors qui regroupent des frontières intelligentes, le commerce sans papier, la capacité de la chaîne du froid et l’énergie propre, le tout suivi à l’aide de mesures concrètes en termes de temps, de coût et de carbone. 

Ils ont reconnu que l’environnement commercial mondial se durcit à mesure que les règles évoluent et que les politiques en période d’incertitude devraient comporter des boucles de rétroaction. Les nouvelles mesures EUDR et CBAM, bien que conçues pour soutenir la décarbonisation, peuvent constituer des obstacles de facto pour les exportateurs qui ne peuvent pas prouver l’origine, les pratiques requises ou les émissions au niveau des usines. L’opportunité réside dans le fait de traiter la conformité comme une question de compétitivité, de financer la transition là où elle permettra de faire progresser le plus rapidement les volumes aux postes frontières, aux points d’accès aux ports et dans les chaînes du froid, et de développer la certification numérique qui permet aux données d’accompagner les marchandises tout en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte.

La discussion s’est articulée autour de cinq questions fondamentales, à savoir comment élaborer des politiques à une époque marquée par l’incertitude climatique et géopolitique, comment dépasser la dépendance vis-à-vis des matières premières, comment intégrer le climat dans la politique commerciale, comment naviguer entre les mesures commerciales liées au climat et comment garantir le financement, la technologie et les infrastructures nécessaires pour y parvenir.

Ils ont conclu que lorsque les gouvernements et les partenaires mettent en place les bases nécessaires, à savoir des formalités douanières plus rapides, un accès fiable aux ports et des certifications numériques, les exportations augmentent, les volumes commerciaux progressent et les MPME peuvent se formaliser à grande échelle et pénétrer les marchés d’exportation. De même, les entreprises ont besoin de fonds de roulement et de dépenses d’investissement pour répondre aux exigences des acheteurs (les preuves qu’un acheteur exige d’un fournisseur avant d’accepter une livraison ou d’effectuer un paiement) et réduire les émissions liées à la logistique.