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Le Kenya a pour objectif de transférer 50 % de ses exportations de produits frais de l’air vers l’eau d’ici 2030. Pour étudier la faisabilité de cet objectif, le journaliste Milliam Murigi s’est entretenu avec Jonathan Kipruto, directeur général de l’horticulture chez Kakuzi Plc, une entreprise qui a utilisé avec succès ce mode de transport pour toutes ses exportations d’avocats.
Votre entreprise exporte des avocats depuis un certain temps déjà. Quel mode de transport utilisez-vous et pourquoi ?
Nous utilisons exclusivement le fret maritime parce qu’il nous permet d’exporter efficacement des produits en vrac, ce qui n’est pas possible avec le fret aérien. Contrairement au fret aérien, le fret maritime peut accueillir de grands volumes de marchandises à un coût nettement inférieur, ce qui en fait le mode de transport idéal pour nos besoins. En outre, le fret maritime offre une plus grande souplesse dans le traitement des articles lourds ou surdimensionnés, ce qui garantit que nos envois en vrac sont transportés en toute sécurité. Cette approche permet non seulement d’optimiser notre logistique, mais aussi de soutenir notre engagement à fournir des produits de haute qualité à nos clients dans le monde entier.
Que faites-vous pour que les avocats restent frais pendant le long voyage en mer ?
Nous veillons à ce que tous nos fruits soient récoltés à la bonne maturité afin de préserver leur fraîcheur et leur qualité. Nous traitons tous les fruits avec de l’eau ozonée et un fongicide de qualité alimentaire avant de les emballer afin d’éliminer les agents pathogènes et les champignons. Une fois emballés, nous mettons en œuvre une gestion appropriée de la chaîne du froid, de la ferme d’emballage jusqu’à nos conteneurs. Le maintien de températures optimales tout au long du processus de transport est essentiel pour prévenir la détérioration et prolonger la durée de conservation de nos produits. En récoltant les fruits à maturité, nous garantissons une saveur et une valeur nutritionnelle optimales, offrant ainsi à nos clients les meilleurs produits possibles.
En matière de contrôle de la qualité, que faites-vous pour contrôler la qualité de vos produits ?
Nous disposons d’une salle de contrôle de la qualité qui nous aide à suivre la qualité. Pour chaque expédition, nous mettons généralement de côté des échantillons de fruits pour le contrôle de la qualité. Ces échantillons sont prélevés dans des conditions ambiantes et simulées. Nous utilisons ces échantillons pour contrôler et évaluer en permanence la fraîcheur et l’état de nos produits tout au long de leur transport.
Que pensez-vous du projet du Kenya visant à transférer 50 % de ses exportations de produits frais du fret aérien au fret maritime d’ici à 2030 ?
Il s’agit d’une mesure stratégique qui permettra à notre pays d’exporter davantage à moindre coût. En effet, le fret maritime est généralement plus rentable que le fret aérien, en particulier pour les expéditions volumineuses et lourdes, telles que les produits frais. Cela réduira considérablement les coûts de transport pour les exportateurs, rendant les produits kenyans plus compétitifs sur le marché mondial. En outre, en tirant parti du fret maritime, le Kenya accèdera à des marchés plus éloignés qu’il n’est pas toujours possible ou rentable d’atteindre par voie aérienne. Cela permettra de diversifier les destinations d’exportation et de réduire la dépendance à l’égard de quelques marchés clés.
En quoi cette transition est-elle importante ?
Le passage du Kenya du fret aérien au fret maritime représente à la fois une décision environnementale et un avantage économique stratégique pour sécuriser ses exportations de produits frais, d’autant plus que les supermarchés britanniques et européens accordent la priorité à la réduction de leur empreinte carbone. Selon les données de TradeMark Africa, le fret aérien du
Kenya vers l’Europe produit beaucoup plus de gaz à effet de serre que le fret maritime : un kilogramme de haricots verts expédié par avion peut émettre autant que 177 kg de haricots verts expédiés par bateau. Ce changement ne s’aligne pas seulement sur les objectifs mondiaux de durabilité, mais renforce également la compétitivité des exportations kenyanes sur les marchés internationaux.
Le pays dispose-t-il, selon vous, des capacités nécessaires à cette transition ?
Oui, la capacité est là, mais il faut moderniser les installations, telles que les ports du Kenya, pour qu’elles puissent accueillir le plus grand nombre d’unités d’expédition nécessaires à la transition. Étant donné que ces unités ne sont pas standard et qu’elles ont besoin d’électricité pour fonctionner, les ports doivent prévoir des points de branchement adéquats à leur arrivée afin de maintenir une réfrigération continue tout au long du voyage. Par conséquent, la modernisation des installations clés, telles que les ports, sera essentielle pour que notre pays puisse gérer efficacement cette transition.
Des conséquences sont-elles attendues de cette transition ?
L’impact potentiel comprend des retards dans nos ports. Étant donné que de plus en plus d’entreprises passent du fret aérien au fret maritime et que les volumes passant par les voies maritimes augmentent, il est probable que nos ports connaîtront une augmentation du trafic et des délais de traitement. Cela pourrait nécessiter des ajustements dans la planification logistique et des améliorations de l’infrastructure afin de réduire les retards et d’assurer un traitement efficace des flux de marchandises accrus.
Disposons nous d’un plan pour guider le pays vers cette transition ?
Bien qu’il ne soit pas encore prêt, TradeMark Africa, en partenariat avec le gouvernement du Kenya, dans le cadre du programme de renforcement de l’environnement commercial et des exportations (BEEEP) financé par l’Union européenne, élabore un guide complet intitulé “The Air to Sea Freight Master plan” afin d’optimiser les processus de la logistique et de la chaîne d’approvisionnement. Le plan directeur mettra en évidence plusieurs interventions, notamment la sensibilisation, le développement des infrastructures et les changements de politique, qui, lorsqu’elles seront mises en œuvre comme prévu, pourraient réduire de manière significative le coût du fret maritime pour les exportations de produits frais, tout en augmentant la qualité des produits. En outre, le plan directeur devrait soutenir la réalisation de l’accord de partenariat économique (APE) entre l’Union européenne et le Kenya.
Disclaimer: The views and opinions expressed in this article are those of the authors and do not necessarily reflect the official policy or position of TradeMark Africa.