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Le protocole numérique continental de l’Afrique pourrait ouvrir une nouvelle ère de croissance économique et de prospérité

Le Nigeria a une occasion unique de tirer parti des avantages offerts par le protocole sur le commerce numérique de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui est conçu pour intégrer les marchés fragmentés de l’Afrique par le biais des technologies numériques, réduire les coûts de transaction pour les entreprises et générer de nouvelles sources de revenus pour les gouvernements. Ces sentiments ont été exprimés lors d’un atelier de deux jours sur le commerce numérique de la ZLECAf et les marchés mondiaux organisé par le bureau du vice-président de la République fédérale du Nigeria et ODI Global à Abuja les 19 et 20 février 2025, où la directrice du conseil d’administration de TradeMark Africa (TMA), Lola Aworanti-Ekugo, a dirigé une session perspicace sur “Le protocole de commerce numérique de la ZLECAf : Implications pour le Nigeria”.

Adopté en février 2024, le protocole sur le commerce numérique de la ZLECAf vise à éliminer les barrières commerciales, à renforcer la connectivité et à créer un environnement commercial numérique transparent en Afrique. La session d’Aworanti-Ekugo a délibéré sur une feuille de route pour la mise en œuvre du protocole par le Nigéria, décrivant les réformes, les étapes réglementaires et les investissements dans l’infrastructure numérique nécessaires pour libérer tout le potentiel commercial du pays grâce au commerce numérique.

Elle a souligné la nécessité pour le Nigeria d’harmoniser ses politiques en matière de commerce numérique, d’améliorer la gouvernance des données et de renforcer les cadres de protection des consommateurs afin de faciliter le commerce transfrontalier, d’améliorer la compétitivité du pays dans l’économie numérique mondiale et de positionner l’Afrique en tant que leader dans l’économie numérique mondiale.

L’atelier sur le commerce numérique de la ZLECAf à Lagos fait suite à l’approbation récente du Nigeria par l’Union africaine en tant que champion du commerce numérique de la ZLECAf lors de la 38ᵉ Assemblée de l’UA à Addis-Abeba. Cette reconnaissance souligne le leadership du Nigeria en matière d’entreprise et d’innovation numériques, ainsi que son rôle proactif dans la mise en œuvre du protocole sur le commerce numérique de la ZLECAf, qui couvre des domaines tels que les règles d’origine, les identités numériques, les transferts de données transfrontaliers, la sécurité en ligne et la fintech. Ce protocole devrait favoriser la création d’emplois, stimuler le PIB de l’Afrique et attirer d’importants investissements dans l’infrastructure numérique.

L’assistant technique de TradeMark Africa pour le commerce numérique, Gislain Sodogandji, a souligné l’expérience de TMA dans la mise en œuvre de plus de 100 projets de commerce numérique à travers l’Afrique depuis 2010, ce qui a profité aux entrepreneurs, en particulier ceux qui sont engagés dans le commerce transfrontalier ou international. Par exemple, le système intégré de gestion des douanes (iCMS) du Kenya a permis de réduire les délais de traitement douanier de 6 à 48 heures à des approbations en temps réel. Le guichet unique électronique (UeSW) de l’Ouganda a automatisé les documents d’exportation et d’importation, ce qui a permis d’économiser 26 millions de dollars en coûts de transaction en 2021. De même, le système intégré de certification des exportations et des importations (IECS) du Kenya a permis de réduire de 15 % les charges administratives et les coûts de transaction.

Les initiatives régionales ont également joué un rôle essentiel dans l’amélioration de l’efficacité logistique grâce à la technologie numérique. Le système régional de suivi électronique des cargaisons (RECTS), mis en œuvre au Kenya, en Ouganda et au Rwanda, permet de suivre en temps réel les marchandises en transit, réduisant ainsi le détournement et le vol de cargaisons. À l’échelle mondiale, le Trade Logistics Information Pipeline (TLIP) utilise la technologie blockchain pour éliminer la documentation commerciale sur papier, réduisant ainsi les erreurs, les coûts et les délais des transactions.

D’autres cas, comme iSOKO, une place de marché en ligne, permettent aux femmes de faire du commerce transfrontalier en Afrique de l’Est en les connectant à un marché plus large pour leurs biens et services. Avec plus de 80 000 utilisateurs inscrits sur la plateforme à la fin de 2024, les entreprises utilisant iSOKO en 2023 ont enregistré des valeurs de transaction significativement plus élevées que celles en dehors de la plateforme, démontrant l’efficacité des places de marché numériques dans la stimulation de la croissance du commerce.

Les leçons tirées de ces initiatives sont précieuses pour élaborer des stratégies numériques pour les pays africains aux niveaux national, régional et continental, en accord avec l’objectif de la ZLECAf de catalyser l’intégration économique et la prospérité.

Le directeur du commerce numérique de TMA, Erick Sirali, a noté que deux initiatives majeures de commerce numérique actuellement en cours de préparation ont le potentiel de révolutionner le commerce transfrontalier en Afrique en améliorant la facilitation du commerce, en minimisant les obstacles bureaucratiques et en améliorant le commerce régional. Par exemple, l’échange d’informations de douane à douane entre le Ghana et la Côte d’Ivoire devrait stimuler l’efficacité du commerce transfrontalier en permettant le partage de données en temps réel, en autorisant le dédouanement et le rapprochement des cargaisons à l’avance, en réduisant les retards et en facilitant un commerce régional plus fluide.

Le certificat d’origine électronique continental de la ZLECAf, quant à lui, numérisera et rationalisera le processus de certification, permettant aux entreprises d’acquérir et de partager des certificats d’origine de manière plus efficace à travers l’Afrique. Cela réduira les formalités administratives, renforcera la sécurité et facilitera le commerce sans heurts dans le cadre des lignes directrices de la ZLECAf, ce qui profitera en fin de compte aux commerçants.

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