Le paysage du commerce international a considérablement évolué ces dernières années, caractérisé par une complexité croissante et l’émergence de nouvelles opportunités et de nouveaux défis. Les politiques commerciales jouent un rôle essentiel dans la trajectoire économique des nations, et des accords commerciaux bien conçus, ont le potentiel de sortir les pays de la pauvreté tout en favorisant le développement durable.
Les nouveaux accords commerciaux intègrent désormais des questions émergentes telles que le changement climatique, la durabilité environnementale, l’égalité des sexes et l’inclusion de groupes d’intérêts particuliers. En outre, les accords de libre-échange (ALE) actuels de haut niveau dépassent les engagements pris dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en particulier dans les domaines touchant à l’agriculture, qui comprennent désormais des aspects liés à la biotechnologie agricole, aux systèmes de production durables, à la protection des consommateurs et aux droits de propriété intellectuelle.
Afin d’exploiter pleinement ces avantages et de s’orienter dans les complexités des politiques commerciales modernes, il est important que le Kenya dote ses négociateurs commerciaux des capacités techniques nécessaires pour entreprendre des négociations commerciales aux niveaux bilatéral, régional et multilatéral.
C’est pour cette raison que TradeMark Africa (TMA), par l’intermédiaire du département du commerce du ministère des investissements, du commerce et de l’industrie (MITI), a soutenu le renforcement des capacités des négociateurs commerciaux dans le cadre du programme BEEEP (Business Environment and Export Enhancement) financé par l’UE. La formation a été réalisée en collaboration avec la Banque mondiale, qui a mis à disposition des experts techniques pour faciliter l’événement. L’impact de la formation a été évident puisque les négociateurs kenyans participant à la 13e Conférence ministérielle de l’OMC (CM13) ont aidé à transmettre l’ordre du jour des négociations sur l’agriculture avant la CM14 en 2025.
Le Kenya s’est engagé dans des négociations commerciales bilatérales et régionales dans le but de se voir transmettre une plus grande part des exportations mondiales, d’accéder à de nouveaux marchés et de promouvoir les flux d’investissements étrangers directs (IED). Parmi les négociations en cours figurent l’accord de partenariat économique entre le Kenya et l’Union européenne, le partenariat économique global entre le Kenya et les Émirats arabes unis, l’accord de libre-échange continental africain (AfCFTA) et le partenariat stratégique entre le Kenya et les États-Unis en matière de commerce et d’investissement.
Le groupe de travail kenyan sur les obstacles techniques au commerce (OTC) a également tenu une réunion pour analyser des aspects essentiels tels que la déclaration ministérielle sur la coopération en matière de réglementation, les préoccupations commerciales spécifiques, l’utilisation de la plateforme ePing et l’agenda électronique. Ces délibérations visaient à informer la position du Kenya lors de la prochaine réunion du Comité OTC de l’OMC prévue le 13 mars 2024.
Les délibérations jouent un rôle essentiel dans le positionnement favorable du Kenya dans les discussions commerciales internationales, la sauvegarde de ses intérêts commerciaux et la promotion de la coopération mondiale. Plus précisément, la plateforme ePing, qui facilite le partage d’informations en temps opportun sur les exigences relatives aux produits, promet de permettre au Kenya d’anticiper et de surmonter les barrières commerciales techniques. Parallèlement, l’agenda électronique fournit une feuille de route pour la facilitation électronique du commerce, qui s’aligne sur les objectifs du Kenya en matière de promotion de ses intérêts. Le Kenya souhaite également profiter des diverses opportunités de négociations commerciales pour obtenir des résultats visant à promouvoir l’intégration régionale de l’Afrique par la mise en œuvre de l’AfCFTA.